Compte-rendu de la réunion d'information du 10 juin 2023 à Garches (92)

10 juin 2023
La réunion qui s'est déroulée à l'hôpital de Garches le samedi 10 juin rassemblait  les adhérents de la région parisienne, représentés par :
Sophie Fedy (93-95)
Laurent Collet (60-77-91)
Laurent Sitbon (75-94)
Simone Ruellan (en attente d'une nouvelle correspondante pour les 78-92).

Le président de l'AFE, Robert Parisot, a expliqué le bien-fondé de l'adhésion à l'association qui est là pour soutenir, aider et orienter ses adhérents, à travers la France.


Le Dr Sarah Hartley est intervenue et a expliqué les points importants par rapport à la maladie :
Le syndrome des jambes sans repos, pas une maladie nouvelle
  • En ont parlé : Thomas Willis en 1672 et Karl Axel Ekbom en 1944
Les symptômes :
  • Impatiences, besoin de bouger les jambes ou d’autres parties du corps,
  • Aggravées par le repos,
  • Soulagées par le mouvement,
  • Survenue ou aggravation le soir
La prévalence :
  • 8,5% dont 3% en souffrent quotidiennement,
  • Augmentation avec l’âge,
  • Deux tiers sont des femmes.
Les causes idiopathiques :
  • Début précoce (familiale),
  • Début tardif.
Les causes secondaires :
  • Grossesse,
  • Manque de fer,
  • Insuffisance rénale,
  • Neuropathies héréditaires,
  • Parkinson,
  • Certains médicaments (antidépresseurs, antihistaminiques, neuroleptiques).
SJSR et hérédité :
  • Certains chromosomes impliqués,
  • Les patients ayant des antécédents familiaux développent la maladie plus tôt.
 Les mouvements périodiques nocturnes : secousses musculaires toutes les 20 à 40 s, à plusieurs périodes au cours de la nuit, non perçues par le patient
  • Certains peuvent n’avoir que ça,
  • D’autres ne les ont pas,
  • D’autres ont les deux (80% des cas).
Les cas spécifiques :
  • Grossesse : pas d’agonistes dopaminergiques, remplacer si nécessaire par antalgiques palier 2,
  • Enfants : correction de carence en fer,
  • Dépression : pas d’antidépresseurs en particulier Mirtazipine,
  • Anesthésie : pas d’atarax, vogalène, primpéran, dropéridol et continuer le traitement.
Évolution du SJSR, plutôt lente, une évolution rapide est atypique. Parfois une cause est identifiable :
  • Prise de caféine,
  • Prise d’antidépresseur, antihistaminique,
  • Activité physique inhabituelle.
SJSR et fer :
  • Fer sérique premier constat,
  • Manque de fer cérébral,
  • Problème de transport de fer du sang vers le cerveau,
  • Un traitement par fer augmente le fer dans les noyaux sensitivomoteurs et diminue les symptômes,
  • IRM (R2′) Diminution de fer dans les noyaux du substantia nigra et putamen,
  • Confirmée par les études post mortem,
  • Implication des neurones dopaminergiques, glutaminergiques et de nombreux neurotransmetteurs.
SJSR et douleur, le seuil de perception de la douleur est plus faible chez les patients SJSR.
  • Dysfonctionnement des récepteurs,
  • Relation entre les récepteurs D2 et le score sur le IRLS: moins il y a de récepteurs actifs plus le syndrome est sévère,
  • Les récepteurs D2 sont impliqués dans la perception de la douleur,
  • Diminution de récepteurs des endorphines associée à une augmentation de SJSR,
  • Rôle du thalamus : filtration des signaux périphériques,
  • À l’étude, les nerfs périphériques sont normaux : le problème est donc central,
  • Le thalamus est modifié sur le plan anatomique et fonctionnel. La connectivité est meilleure le matin.
SJSR et sommeil :
  • Privation de sommeil par les impatiences,
  • Mais augmentation des impatiences si privation de sommeil,
  • Mais absence paradoxale de somnolence en journée due à l’hyperactivité des systèmes à glutamate,
  • Une privation ou fragmentation du sommeil peut augmenter le traitement central de la douleur,
  • Mécanisme : système central d’inhibition de la douleur qui dépend des récepteurs mu-opioïdes qui interagissent avec certains neurotransmetteurs y compris la sérotonine, impliqué dans les systèmes d’éveil et du sommeil, la noradrénaline et la dopamine,
-     Une privation du sommeil entraine une augmentation des molécules qui augmentent la douleur, notamment l’adénosine et NO et des marqueurs inflammatoires,
-     Important de traiter les maladies qui fragmentent le sommeil (ex un syndrome d’apnées du sommeil).
 
Prise en charge non médicamenteuse :
  • Hygiène de sommeil,
  • Élimination de la caféine,
  • Exercices d’étirement matin et soir,
  • Ne pas lutter mais gérer,
  • Aménagement des horaires,
  • Techniques de relaxation pour réduire l’anxiété,
  • Soutien psychologique.
Les traitements :
  • Traitement initial : vérifier et traiter le manque de fer,
  • Agonistes dopaminergiques,
  • Antiépileptiques,
  • Benzodiazépines,
  • Morphiniques.
Syndrome d’augmentation : parfois difficile à distinguer des variations naturelles de la maladie, associé aux dopaminergiques (principalement les produits à demi-vie courte).
  • Apparition des symptômes de plus en plus tôt, plus sévères malgré l’augmentation des traitements,
  • Apparition des symptômes aux membres supérieurs,
  • Augmentation de la sévérité des symptômes malgré une augmentation de posologie,
  • Plusieurs hypothèses dans les mécanismes mais pas encore élucidés,
  • Prise en charge : en prévention, sensibiliser les patients, encourager à ne pas augmenter les dosages, bilan sanguin, signaler aux patients le besoin de faire une fenêtre thérapeutique,
  • Besoin de faire un sevrage, soit brutal, soit progressivement avec une autre molécule (gabapentine, etc.), 4 à 6 semaines,
  • Surveiller la carence en fer.