Jambes sans repos : une maladie handicapante qui empêche de dormir

Jambes sans repos : une maladie handicapante qui empêche de dormir
Par Sylvia Vaisman dans Marie-Claire
Date de publication :
15 février 2018

Également appelé « impatiences des jambes » ou Maladie de Willis-Ekbom, le syndrome des jambes sans repos affecte quotidiennement 2% à 3% de la population française. Et plus de 8% de manière sporadique.

Les sensations désagréables ressenties dans les membres inférieurs (et parfois aussi dans les bras) vont de la simple démangeaison à la décharge électrique douloureuse. Difficile alors de dormir, voire même de se détendre dans un canapé.

Se lever et marcher est le seul moyen de neutraliser la gène. Et lorsque les personnes atteintes tombent enfin dans les bras de Morphée, leur sommeil n’est pas récupérateur car leurs jambes gigotent sans relâche toute la nuit.

Jambes sans repos : une carence en fer souvent en cause

Il a été montré que cette hyperactivité des jambes est souvent associée à un déficit en fer. Ce dernier touche particulièrement des régions du cerveau où se trouvent des neurones qui sécrètent de la dopamine, une neuro-hormone impliquée dans le contrôle des mouvements et la perception de la douleur. Face à des jambes sans repos, il faut donc commencer par rechercher une éventuelle carence en fer. Une prise de sang suffit. Si le taux de fer est insuffisant, une supplémentation pendant quelques mois peut atténuer considérablement le trouble.

Selon le neurologue Imad Ghorayeb, « un diabète, une insuffisance rénale chronique ou la prise de certains médicaments (antidépresseurs, neuroleptiques) est également susceptible de déclencher ou d’aggraver les symptômes ». Chez les personnes prédisposées, une surconsommation d’aliments contenant des xanthines (café, chocolat et thé) est parfois aussi à l’origine du syndrome des jambes sans repos.

Comme cette maladie est influencée par les hormones féminines, elle peut se déclarer à la ménopause ou lors des derniers mois de grossesse.

Du sport et une alimentation adaptée pour réduire la gêne

Quand la maladie est bénigne, limiter les excitants (café, vin blanc…) et pratiquer une activité physique régulière peut suffire à apaiser les impatiences. La marche à pied et le vélo sont les plus indiqués.

Inscrire beaucoup d’aliments riches en fer à son menu est aussi conseillé : boudin noir, foie de veau, lentilles, céréales complètes… Faites aussi le plein de vitamine B9 (ou acide folique) pour favoriser la formation de globules rouges. On en trouve dans le foie de volaille, les noix, la mâche et le brocoli.

Des médicaments pour les formes sévères

Lorsque les perturbations de la qualité de vie sont importantes, le médecin peut prescrire des médicaments – à très faible dose - qui miment l’action de la dopamine. Ces derniers sont souvent utilisés à plus fortes doses pour traiter la maladie de Parkinson, une affection neuro-dégénérative où la production de dopamine est aussi perturbée.

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