Traiter le syndrome des jambes sans repos pourrait réduire le risque de maladie de Parkinson.

Traiter le syndrome des jambes sans repos pourrait réduire le risque de maladie de Parkinson.
George Citronner
Date de publication :
10 novembre 2025
Santé et bien-être : prévenir les troubles du mouvement
Par George CITRONER, Journaliste spécialiste de la santé pour EPOQU TIMES.
10 novembre 2025

Traiter le syndrome des jambes sans repos pourrait réduire le risque de maladie de Parkinson.

Une étude récente coréenne révèle comment le syndrome des jambes sans repos pourrait être lié à la maladie de Parkinson. Plus de 5.800.000 personnes en France souffrent d’agitation nocturne liée au syndrome des jambes sans repos. Une récente étude apporte à la fois un avertissement et un motif de réassurance : si ce trouble semble légèrement augmenter le risque de maladie de Parkinson, les médicaments utilisés pour le traiter offriraient, eux, un effet protecteur.
Cette découverte met en lumière la relation complexe entre deux affections impliquant toutes deux le système dopaminergique du cerveau, et souligne l’importance d’un diagnostic précis et d’un suivi attentif chez les personnes vivant avec des troubles chroniques du mouvement.
 
Un effet protecteur surprenant
Les patients atteints du syndrome des jambes sans repos présentaient un risque significativement plus élevé de développer la maladie de Parkinson que ceux qui n’en souffraient pas, selon l’étude publiée dans JAMA Network Open.
Cependant, les patients traités par agonistes dopaminergiques affichaient des taux de maladie de Parkinson bien plus faibles, même inférieurs à ceux observés chez les personnes ne souffrant pas du syndrome des jambes sans repos. Ces médicaments, souvent prescrits pour traiter la maladie de Parkinson, incluent le pramipexole, le ropinirole et la rotigotine. Ils se présentent généralement sous forme de comprimés ou de patchs.
Les chercheurs, qui ont analysé les données de près de 20.000 personnes en Corée du Sud, ont constaté que les patients non traités par agonistes dopaminergiques présentaient un risque accru de développer la maladie de Parkinson et avaient tendance à recevoir le diagnostic plus tôt que les témoins.
 
Parmi les patients traités, seuls 0,5 % ont reçu un diagnostic de maladie de Parkinson sur une période de 15 ans. En revanche, 2,1 % des patients non traités ont développé la maladie, soit plus de quatre fois plus. Ces résultats suggèrent un lien entre le syndrome des jambes sans repos et la maladie de Parkinson, même si les chercheurs ignorent pourquoi la prescription d’agonistes dopaminergiques réduit ce risque.
 
Ces médicaments agissent comme la dopamine — un neurotransmetteur qui contrôle le mouvement — dans l’organisme. Les patients atteints de la maladie de Parkinson présentent souvent un déficit en dopamine, ce qui provoque des tremblements lors des mouvements. Les agonistes dopaminergiques réduisent les tremblements chez les personnes atteintes de Parkinson comme chez celles souffrant du syndrome des jambes sans repos, apaisant leur besoin irrépressible de bouger les jambes, bien que le mécanisme précis de cette action reste inconnu.
 
Comprendre le syndrome des jambes sans repos
Le syndrome des jambes sans repos se caractérise par un besoin inconfortable et irrépressible de bouger les jambes — des symptômes qui s’aggravent au repos et en soirée, mais s’atténuent partiellement ou temporairement avec le mouvement, a expliqué à Epoch Times le Dr Luke Barr, neurologue, qui n’a pas participé à l’étude.
 
Cette affection, deux fois plus fréquente chez les femmes et touchant 8,5 % de la population adulte française, se manifeste par une sensation désagréable de « fourmillement » dans les jambes, ressentie principalement la nuit, accompagnée d’une envie quasi irrésistible de bouger.
« Il s’agit généralement d’un phénomène sensorimoteur interne », a précisé le Dr Barr.
Le syndrome des jambes sans repos s’aggrave au repos, s’améliore avec le mouvement et peut être lié à divers problèmes de santé, notamment une carence en fer, une maladie rénale, le diabète ou la sclérose en plaques.
Chez les personnes les plus sévèrement touchées, il peut perturber le sommeil, altérer la santé mentale et peser sur les relations personnelles et professionnelles. L’oxyde de magnésium et la vitamine B6 se sont révélés capables d’améliorer significativement la qualité du sommeil et les symptômes du syndrome, le magnésium se montrant le plus efficace.
 
L’importance d’un diagnostic précis
Si l’effet protecteur du traitement est encourageant, les experts insistent sur la nécessité d’un diagnostic rigoureux. Les troubles du sommeil, fréquents chez de nombreux patients atteints de la maladie de Parkinson, peuvent eux aussi s’accompagner de mouvements périodiques des jambes et être parfois confondus avec un syndrome des jambes sans repos.
Le Dr Barr a rappelé que la maladie de Parkinson se manifeste différemment, avec des signes moteurs caractéristiques tels qu’une lenteur et une diminution de la vitesse de mouvement (bradykinésie), une rigidité, un tremblement au repos touchant d’abord un seul côté du corps, ainsi qu’une réduction du balancement des bras ou des modifications de la démarche et de la posture.
Il a ajouté que la maladie de Parkinson à un stade précoce s’accompagne souvent de signes non moteurs — comme la perte d’odorat, des troubles du sommeil, la constipation, l’anxiété ou la dépression — qui ne se retrouvent pas dans le syndrome classique des jambes sans repos.
 
Une limite de l’étude est qu’elle ne comportait aucune information permettant de vérifier si les diagnostics avaient été confirmés par des spécialistes tels que des neurologues ou des experts du sommeil, ce qui laisse la possibilité de certaines erreurs de diagnostic, a souligné le Dr Mark S. Baron, professeur de neurologie, dans un éditorial accompagnant l’étude. Les auteurs n’ont pas non plus pu établir de lien de cause à effet entre les deux affections ni confirmer un dysfonctionnement commun des voies cérébrales.
 
Ce que cela signifie pour les patients
Le Dr Barr a précisé que cette étude ne devait pas susciter d’inquiétude, mais plutôt encourager une approche réfléchie et informée.
« Je recommande aux patients et aux médecins de maintenir un faible seuil de réévaluation si de nouveaux symptômes apparaissent », a-t-il déclaré. « En particulier en cas de signes de parkinsonisme ou de manifestations non motrices précoces. »
Selon lui, le principal enseignement pour les cliniciens est de prêter une attention minutieuse aux détails concernant le sommeil et les symptômes moteurs des patients, de rester vigilants face à des signes pouvant indiquer une évolution ou un diagnostic différent, et de continuer à réévaluer les patients dans le temps plutôt que de supposer que la maladie restera stable.
Pour les patients, il souligne qu’il est important de rester informés, de signaler rapidement tout nouveau symptôme et de collaborer étroitement avec leur médecin pour un suivi régulier — une attitude raisonnable et mesurée à la lumière de ces nouveaux résultats.
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